Mur de Berlin

Le Mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer), également appelé " le Mur " est érigé en plein Berlin pendant la nuit du 12 au 13 août 1961 suscitant la réprobation des puissances occidentales. La République démocratique allemande tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant des habitants vers la RFA avec l'appui du pacte de Varsovie. Le Mur, séparant physiquement la ville en " Berlin-Est " et " Berlin-Ouest ", est pendant près de trente ans le symbole de la guerre froide et de la partition de l'Allemagne à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un simple mur, il s'agit en fait d'un dispositif défensif comportant deux murs avec chemin de ronde, miradors et dispositifs d'alarme. Plusieurs centaines de ressortissants de l'ex-RDA ont perdu la vie en essayant de le franchir, les soldats n'hésitant pas à tirer sur les fuyards. L'affaiblissement de l'Union soviétique et la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev permettent aux Allemands de l'Est, le 9 novembre 1989, d'abattre ce qui avait été surnommé le " Mur de la honte " dans un élan qui a stupéfait le " Monde libre " tout entier. Cet évènement a été le prélude à la réunification allemande. Bien que détruit presque totalement, le Mur reste un lieu de mémoire auquel plusieurs musées sont consacrés. Les cicatrices qu'il a laissées dans l'organisation urbaine de la nouvelle capitale allemande ne sont toujours pas effacées. Le Mur de Berlin continue à jouer un rôle important dans l'imaginaire allemand et même occidental, comme en témoignent de nombreux livres et films.

Causes de la constructiondu Mur

Depuis sa création en 1949, la RDA subit un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin où la frontière traversant la ville est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales déjà très surveillées. Entre 2,6 et 3,6 millions d'Allemands fuient la RDA par Berlin-Est entre 1949 et 1961, privant le pays de main-d'œuvre et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste. Émigrer ne pose pas de difficulté majeure car, jusqu'en août 1961, il suffit de prendre le métro ou le chemin de fer berlinois pour passer d'Est en Ouest.

La construction du Mur de Berlin

Le programme de construction du Mur est un secret d'État du gouvernement est-allemand. Il commence les 12 et 13 juin 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest. La construction du Mur se fait en pleine nuit sur ordre de la direction du Parti communiste par des maçons, sous la protection et la surveillance de policiers et de soldats, - en contradiction avec les assurances du président du Conseil d'État de la RDA, Walter Ulbricht, qui déclare le 15 juin 1961 lors d'une conférence de presse internationale à Berlin-Est en réponse à une journaliste ouest-allemande : Je n'ai pas connaissance d'un tel projet ; car les maçons de la capitale sont principalement occupés à construire des logements, et y consacrent toute leur force de Ulbricht est ainsi le premier à employer le mot " Mur ", deux mois avant qu'il ne soit érigé. Cependant leurs droits d'accès à Berlin-Ouest étant respectés, ils décident de ne pas intervenir militairement. Le BND (Services secrets de la RFA) avait lui aussi reçu début juillet des informations semblables.Le conseil des ministres de la RDA adopte le 12 août un décret dénonçant la politique d'agression et impérialiste des Occidentaux à son encontre.

Construction des installations frontalières

Le Mur, long de 43,1 kilomètres (longueur intra-berlinoise) venait en complément de la longue frontière RFA-RDA et, dans une moindre mesure, des frontières Ouest des pays du Pacte de Varsovie, le tout donnant un visage palpable au fameux rideau de fer. Il coupait 193 rues principales et adjacentes. Comme le reste de la frontière des deux Allemagne, le Mur de Berlin était pourvu d'un système très complet de fil de fer barbelé, de fossés, de pièges à tank, de chemins de ronde et de miradors. Au début des années 1980, la frontière ne mobilisait pas moins de mille chiens de garde. Le système se perfectionnait d'année en année. En particulier, les maisons proches du Mur étaient progressivement vidées de leurs habitants puis murées. Ce processus dura jusqu'au 28 janvier 1985, avec la démolition de l'Église de la Réconciliation dans la Bernauer Straße. Une trouée claire comme le jour divise alors un Berlin autrefois dense et sombre. Dans leur état final, qui ne vit le jour à bien des endroits qu'à la fin des années 1980, les installations frontalières consistaient en :

· un mur de béton d'arrière-plan haut de deux ou trois mètres ;

· une alarme à détection de contact au sol ;

· une barrière de contact en tôle métallique, plus haute qu'un homme, tendue de fil de fer barbelé et de fils de détection par contact

· jusqu'à l'ouverture de la frontière en 1989, il y avait en outre sur certaines parties des pistes pour chiens (redoutables bergers et similaires, libres de courir attachés à un filin), des fossés de défense contre les véhicules, et des défenses antichar (chevaux de Frise) en rails soudés en croix, qui coûtèrent à l'Allemagne des milliards de marks pour leur démolition[réf. nécessaire] ;

· un chemin de ronde (éclairé de nuit) pour l'accès aux postes de garde et la circulation des colonnes militaires ;

· des miradors (en tout 302 en 1989), équipés de projecteurs de recherche, en vue des postes frontières le jour, et avec un renfort de soldats la nuit ;

· des pistes de contrôle (KS) ou " pistes de la mort ", toujours hersées de frais, pour détecter les traces, et qui ne devaient pas être piétinées sans motif par les soldats ;

· des barrières de tôle supplémentaires (en partie) dépassant la hauteur d'un homme et à travers lesquelles on ne pouvait voir qu'en oblique ;

· le mur ou la paroi frontière proprement dite, vers Berlin-Ouest, en parpaings (en partie en béton roulé, censé ne pas donner de prise pour l'escalade), de 3,60 mètres de haut ;

· par devant, encore quelques mètres du territoire sous l'autorité de la RDA.

La largeur totale de ces installations dépendait de la densité des maisons près de la frontière et allait d'environ trente à 500 mètres sur la Postdamer Platz.

 

A LA FIN DE LA GUERRE

À la fin de la guerre, Berlin est séparée en quatre secteurs d'occupation : américain, britannique, français et soviétique. Les secteurs américain, britannique et français sont regroupés et forment Berlin-Ouest tandis que le secteur soviétique devient Berlin-Est et capitale de la RDA. Durant la Guerre froide, Berlin constitue un point de discorde entre les deux blocs et l'URSS de Staline qui cherche à faire pression sur le bloc de l'Ouest en organisant un blocus à partir du 24 juin 1948. Les Américains y répondent dès le lendemain par un pont aérien qui dure jusqu'à la fin du blocus en mai 1949, transportant près d'un million neuf cent mille tonnes de ravitaillement (dont 80 % de charbon).

 

Source : www.wikipédia.com

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