Les allusions à l 'antiquité sont nombreuses et diverses. Mérimée connaissait bien et aimait l'histoire, la littérature et l'art antiques.
Les inscriptions.
Mérimée a complètement inventé les inscriptions qui se trouvent sur la statue
; elles sont bien faites puisqu'elles ont pu être prises
au sérieux par un ami " savant" Elie Johanneau. Sa connaissance de la
langue latine et de la langue grecque lui permet de donner diverses hypothèses
pour compléter ou interpréter les inscriptions qu'il a lui-même inventées.
Les citations.
Mérimée cite à deux reprises l'Enéïde ; L'Enéïde est un
poème de Virgile racontant les pérégrinations d'Enée après la chute de Troie,
et la fondation de Rome:
1. "Manibus
date lilia plenis", Virgile, Enéïde, chant
VI, 883. Il fait allusion à la mort de Marcellus (neveu et gendre d'Auguste
auquel il devait succéder). Ce dernier meurt prématurément à 18 ans en 23
avant Jésus-Christ.
2.
"Veneris nec praemia
noris", Virgile, Eneide, chant IV, vers 34 : cette citation
est extraite d'un dialogue entre la reine Didon et sa sœur.
La mythologie.
Le texte de la Vénus d'Ille fait allusion à plusieurs reprises à la mythologie
gréco-romaine : on y parle de Vulcain, le mari de Vénus, "forgeron et vilain
boiteux", mais aussi de Diomède, le "héros grec", qui vit "tous ses compagnons
changés en oiseaux blancs", ou de la légende du Minotaure.
L'histoire.
Monsieur de Peyrehorade évoque la fondation légendaire de Rome à propos de
l'enlèvement des Sabines quand mademoiselle de Puygarrig quitte sa tante ;
le narrateur compare aussi, avec humour, Alphonse de Peyrehorade à "César
ralliant ses soldats à Dyrrachium".
L'histoire
de l'art.
Les caractéristiques des statues grecques et de leurs copies romaines sont
décrites avec des détails précis : taille de la statue, matière, position
du corps, traits du visage… La Vénus décrite dans le texte est comparée à
d'autres : "comme les anciens représentaient d'ordinaire les grandes divinités",
"la tête, petite comme celle de presque toutes les statues grecques".