Mérimée a rencontré de nombreux amateurs d'antiquités lors de son voyage dans le midi de la France. Il en parle souvent de manière élogieuse dans les Notes d'un voyage dans le midi de la France: "le savoir profond de M.Calvet et l'étendue de ses recherches donnent un immense intérêt à cet ouvrage, résultat d'une vie entière consacrée à de consciencieuses études."(à propos du musée Calvet, Avignon) ; "la société archéologique de Narbonne, qui compte à peine une année d'existence, a-t-elle déjà réuni une foule de morceaux très importans."
A Perpignan, donc non loin d'Ille, il rencontre un archéologue qu'il présente de manière très positive :
"A mon arrivée à Perpignan, j'avais été accueilli avec la plus grande cordialité par M. Jaubert de Passa, archéologue distingué, aussi instruit qu'obligeant. Il avait bien voulu non seulement me communiquer ses dessins et ses notes sur les monumens du Roussillon, qu'il a étudiés avec le plus grand soin, mais encore me tracer un itinéraire aux environs de Perpignan, et m'indiquer, parmi les localités les plus importantes, celles que la saison avancée et le temps dont je pouvais disposer me permettraient de visiter. Il eut même la bonté de m'accompagner dans quelques-unes de mes excursions, doublement intéressantes pour moi par la compagnie d'un guide aimable et savant."
Alors pourquoi faire un portrait aussi ridicule de l'archéologue de province dans la Vénus d'Ille ? Pour se venger de tous ceux qui l'ont ennuyé pendant son voyage et dont il n'a pas pu parler dans son livre ?