Une Vénus ambiguë …
     Idolâtrée ou haïe ?

La statue de Vénus, suivant ceux qui la regardent, provoque des sentiments divers : Monsieur de Peyrehorade veut l'encenser, lui faire le sacrifice de deux palombes ; mais d'autres la ressentent comme maléfique. Le guide, les apprentis qui jettent la pierre la détruiraient volontiers : "Mais avec tout cela, la figure de cette idole ne me revient pas." "Si tu étais à moi, je te casserais le cou." Madame de Peyrehorade lui en veut aussi et aimerait faire fondre la statue "pour en faire une cloche": "Je ne peux pas prendre sur moi de regarder la statue qui fait des malheurs comme celui-là."


La beauté et le mystère de la Vénus provoquent des réactions irrationnelles, qui facilitent la mise en place d'évènements fantastiques.

 

L'aspect de la Vénus est troublant : elle est d'une beauté parfaite, mais son expression est celle de la méchanceté : "Il y a dans son expression quelque chose de féroce, et pourtant je n'ai jamais vu rien de si beau" ; "Je la regardai même un instant sous le nez, et la trouvai de près encore plus méchante et encore plus belle".

Le déchiffrage des inscriptions inscrites sur la statue ne permet pas de lever le mystère : Vénus turbulente ou Vénus de bonne compagnie, les avis sont différents : "Vénus turbulente ! Vénus la tapageuse ! Ah ! vous croyez donc que ma Vénus est une Vénus de cabaret ? Point du tout, monsieur; c'est une Vénus de bonne compagnie." Les mots cave amantem sont aussi ambigus : "Il y a deux sens.. On peut traduire: "Prends garde à celui qui t'aime, défie-toi des amants." Mais[…] en voyant l'expression diabolique de la dame, je croirais plutôt que l'artiste a voulu mettre en garde le spectateur contre cette terrible beauté. Je traduirais donc: "Prends garde à toi si elle t'aime."