Le narrateur sait dessiner : "J'ai deviné cela à vous voir tirer en portrait les saints de Serrabona"; "j'étais assis devant la Vénus, un crayon à la main, recommençant pour la vingtième fois la tête de la statue. " | Mérimée, enfant, a pris des leçons de dessin avec son père, qui était peintre, ou avec des amis de ce dernier. |
Il voyage, dans le midi de la France, pour visiter des monuments anciens: "Or je comptais sur lui pour visiter les environs d'Ille, que je savais riches en monuments antiques et du Moyen Âge. " | Mérimée entreprend en 1835, comme Inspecteur des monuments historiques, un voyage dans le midi de la France qui le conduira à visiter la région d'Ille. Il y visitera les monuments antiques et médiévaux. |
Il connaît les langues mortes, et a de bonnes connaissances sur le monde antique ; il s'intéresse aussi au moyen âge. "Remarquez que fecit se prend fort souvent pour consecravit. Ce sont termes synonymes. Je vous en montrerais plus d'un exemple si j'avais sous la main Gruter ou bien Orelli. " | Mérimée connaît bien les langues anciennes. |
Il écrit des romans: "Ah! qu'on voit bien que vous avez fait des romans! s'écria mon hôte." | Mérimée est écrivain. |
Célibataire, il déteste les mariages: "je ne sais pourquoi, mais un mariage m'attriste toujours. Celui-là, en outre, me dégoûtait un peu." | Mérimée a connu plusieurs aventures féminines mais il ne s'est jamais marié ; il dit dans une lettre à une amie : "Rien ne me rend plus mélancolique qu'un mariage!" |
Il est parisien, et fait partie de la bonne société: "On craignait que je ne me trouvasse bien mal à Ille. Dans la province on a si peu de ressources, et les Parisiens sont si difficiles ! " | Mérimée a toujours vécu à Paris, où il fréquente la bonne société de son temps. |
Il est assez réservé, ne manifeste pas beaucoup ses sentiments: "M'étant fait une loi de ne jamais contredire à outrance les antiquaires entêtés, je baissai la tête d'un air convaincu" ; "Je parvins à réprimer une forte envie de rire." | Mérimée est peu expansif ; voici le portrait fait par un de ses amis : "Son regard furtif et pénétrant attirait d'autant plus l'attention que le jeune écrivain, au lieu d'avoir le laisser-aller et cette hilarité confiante propre à son âge, aussi sobre de mouvement que de paroles, ne laissait guère pénétrer sa pensée que par l'expression fréquemment ironique de son regard et de ses lèvres." |
Il ne manifeste aucune sympathie pour la religion catholique. Le narrateur parle de "superstition" quand il s'agit d'un mariage le vendredi : "vous faites un mariage un vendredi! À Paris nous aurions plus de superstition; personne n'oserait prendre femme un tel jour." Le narrateur constate, sans ajouter de commentaires, que la Vénus païenne semble l'emporter sur la religion chrétienne : la Vénus, même fondue pour devenir une cloche d'église, reste capable de faire du mal. | Mérimée ne sera jamais baptisé et ne recevra aucune éducation religieuse ; il se montrera même anticlérical (c'est-à-dire qu'il n'aime pas l'église catholique) dans sa jeunesse. |