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Philippe-Jacques
Van BRÉE (Anvers, 1786 - Bruxelles, 1871)
Laure et Pétrarque à la Fontaine de Vaucluse
1816
Huile sur toile
146,5 x 162,7 cm
Don de M. Ménager, 1927
La peinture d'histoire connaît en Belgique un essor considérable
pendant la période néoclassique. Comme en France, les sujets
antiques ne tardent pas à être concurrencés par un
goût nouveau pour le Moyen Age, où les artistes puisent des
anecdotes historiques où se mêlent raffinement courtois et
héroïsme grandiose. C'est l'apparition de la peinture «
troubadour » dont cette oeuvre, qui nous transporte au XIVe siècle,
est un véritable manifeste.
Pétrarque, en pleine effervescence créatrice devant une
fontaine de Vaucluse à ses plus grandes eaux, est surpris par celle-là
même qui lui inspire ses vers enflammés. Laure, célèbre
pour sa beauté, est hélas mariée et sera mère
de onze enfants, dont l'un apparaît ici, porté par sa nourrice.
Le geste espiègle de la dame inaccessible est une aberration historique
qui affadit incontestablement l'image de cet amour pathétique.
C'est cependant tout le charme de cette peinture, qui mélange allègrement
le grand genre et la minauderie, dans une technique lisse héritée
du néoclassicisme.
Après un séjour de cinq ans à Paris, Van Brée
part en 1816 pour Rome où de généreux protecteurs,
les Pankaufe, mettent à sa disposition une villa. C'est en chemin
qu'il découvre le célèbre site provençal.
Le tableau, peint probablement dès son arrivée à
Rome, en donne une vision étonnante.
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