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Charles MEYNIER (Paris, 1768 - Paris, 1832)
Alexandre le Grand cédant Campaspe à Apelle
1822
Huile sur toile
111,5 x 145 cm
Don de l'Ecole de peinture et de sculpture de Rennes, 1822

L'oeuvre de Meynier, élève de Vincent, se construit dans le sillage de l'épopée napoléonienne et oscille entre néoclassicisme et romantisme. Soutenue par un grand nombre de commandes, où alternent portraits officiels, décors de plafonds allégoriques pour le Muséum et scènes de batailles, sa carrière franchit sans encombre les différents régimes politiques qui se succèdent dans le premier quart du XIXe siècle.

Le tableau de Rennes, commandé à Meynier en 1822 par l'Ecole de peinture et de sculpture de la Ville, appartient à la période de maturité de l'artiste. On y trouve une influence profonde de l'art de David, dans le traitement pictural néoclassique et dans le choix du sujet, traité brillamment par celui-ci en 1812.

Le thème d'Alexandre cédant Campaspe à Apelle est depuis la Renaissance une justification des peintres courtisans. L'histoire raconte qu'Alexandre avait commandé à Apelle le portrait de sa maîtresse, la belle courtisane Campaspe. Le peintre s'étant épris de son modèle, Alexandre, magnanime, lui céda celle-ci. Le geste de l'empereur est un hommage au talent et à la supériorité de l'artiste, seul capable d'apprécier l'extrême beauté. Les artistes trouvent dans ce thème un moyen de louer la grandeur et l'intelligence du prince, ami et défenseur des arts.

C'est le cas de Meynier qui fait de son Alexandre le personnage dominant de la scène. Il choisit au contraire de montrer le peintre agenouillé, comme un mendiant recevant la charité, et la belle, consentant du bout des doigts à appartenir à un autre, fût-il le peintre le plus extraordinaire.